Exerçons-nous au nihilisme, application pratique
J'ai un exercice idiot à vous proposer, une méthode pour faire face aux situations de stress, de trac ou génantes vis à vis d'une personne en particulier ou d'un groupe. Tout le monde connait ce vieux conseil prodigué pour vaincre le trac "imagines que ton (ou tes) interlocuteur soit nu", personnellement je ne l'ai jamais réellement testé, la méthode qui suit yressemble un peu, en bien plus méprisante, tordue et surtout totalement teintée d'un arrière fond nihiliste assez méchant.
C'est assez simple en fait au lieu de s'arreter à un simple déshabillage vestimentaire on retire également toutes les autres "couches", la peau, les muscles, les os pour ne garder que le système nerveux. Il faut en arriver au stade où l'on ne perçoit la personne en face que comme un simple cerveau, un assemblage nerveux, une méchanique biologique qui ne fait que répondre à des stimuli extérieurs, qui ne fait que réagir à nos mots et nos gestes qu'il perçoit et qui traversent son labyrinthe chimico-électrique neuronal. Le but étant de nier toute capacité de prise de décision, tout jugement et de reléguer son auditoire à l'état de machine uniquement réactive, on pense "je dit ça, tu t'énerves mais tu n'en réalises même pas la cause", "tu n'es pas capable de dire autre chose, ton système ne le permet pas", "tout ce que tu dis ou penses a été induit par une cause exterieure et n'est le fruit que d'échanges chimiques, de courants électriques et de neurotransmetteurs", "tu ne penses même pas, tu ne fais que dérouler ce que permet ton programme", "en fait tu ne sais même pas que j'existe, tu parles seul sans même le réaliser". On doit en arriver à penser que l'impression de conscience qui semble se dégager de l'autre n'est qu'un effet trompeur, un peu comme si on présentait une fausse souris méchanique avec des réactions scriptée et inspirées de la réalité à chat. Le chat pense qu'il a en face de lui un animal puisqu'il semble réagir comme le font les autres animaux, la fausse souris fuit, se cache, couine mais rien n'est vivant en fait tout est fait pour qu'elle réagisse d'une certaine façon selon les conditions exterieures. Il en va de même pour l'image que l'on doit se forger de celui ou celle qui nous fait face, ce n'est plus une personne, c'est un objet qui ne pense pas ce qu'il dit, qui ne réalise pas ce qu'il dit, qui n'est pas touché par ce qu'il entend et que tout ce qui en émane n'est que réaction à ce que nous induisons. Ses émotions ne sont que signaux, que réaction qui ne traduisent aucun ressenti conscient, ce n'est qu'une réponse comparable à celle d'une télé dont on change de chaîne en pressant la touche d'une télécommande. Bref on nie la possibilité et la présence de conscience dans le corps qui nous fait face.
Amusant non? En fait c'est plutot bête et méchant comme on dit communément, et ça devient beaucoup moins drôle quand on l'applique à soit même ou qu'on s'imagne que quelqu'un ait pu utiliser pareil stratagème contre nous. Quoi de mieux pour rassurer un ami qui s'était emporté contre nous et qui vient s'en excuser que de lui répondre: "mais ne t'en fais pas je ne t'en veux pas, pendant que tu étais en colère j'ai fait comme si tu n'etais qu'un tas viande qui remue quand je le secoue". Bien entendu tout ceci n'est que jeu d'esprit et fiction, et que ça ne saurait être généralisé sans remettre en cause toute forme d'existence (y compris la notre) mais si ça n'etait pas le cas ce ne serait pas du nihilisme, l'état psychologique qui a la particularité de finir par se nier lui même après avoir nié le tout le reste.
Ceci-dit n'a t-il pas des gens (parfois très instruits et diplômés) pour croire qu'on a inventé et qu'on continue de développer des médicaments sensés guérir la dépression ou la folie, "avales cette pillule et tu ne seras plus malheureux, avales celle-ci tu ne seras plus fou", ce raisonnement est-il si éloigné de l'exercice que j'ai proposé?
C'est assez simple en fait au lieu de s'arreter à un simple déshabillage vestimentaire on retire également toutes les autres "couches", la peau, les muscles, les os pour ne garder que le système nerveux. Il faut en arriver au stade où l'on ne perçoit la personne en face que comme un simple cerveau, un assemblage nerveux, une méchanique biologique qui ne fait que répondre à des stimuli extérieurs, qui ne fait que réagir à nos mots et nos gestes qu'il perçoit et qui traversent son labyrinthe chimico-électrique neuronal. Le but étant de nier toute capacité de prise de décision, tout jugement et de reléguer son auditoire à l'état de machine uniquement réactive, on pense "je dit ça, tu t'énerves mais tu n'en réalises même pas la cause", "tu n'es pas capable de dire autre chose, ton système ne le permet pas", "tout ce que tu dis ou penses a été induit par une cause exterieure et n'est le fruit que d'échanges chimiques, de courants électriques et de neurotransmetteurs", "tu ne penses même pas, tu ne fais que dérouler ce que permet ton programme", "en fait tu ne sais même pas que j'existe, tu parles seul sans même le réaliser". On doit en arriver à penser que l'impression de conscience qui semble se dégager de l'autre n'est qu'un effet trompeur, un peu comme si on présentait une fausse souris méchanique avec des réactions scriptée et inspirées de la réalité à chat. Le chat pense qu'il a en face de lui un animal puisqu'il semble réagir comme le font les autres animaux, la fausse souris fuit, se cache, couine mais rien n'est vivant en fait tout est fait pour qu'elle réagisse d'une certaine façon selon les conditions exterieures. Il en va de même pour l'image que l'on doit se forger de celui ou celle qui nous fait face, ce n'est plus une personne, c'est un objet qui ne pense pas ce qu'il dit, qui ne réalise pas ce qu'il dit, qui n'est pas touché par ce qu'il entend et que tout ce qui en émane n'est que réaction à ce que nous induisons. Ses émotions ne sont que signaux, que réaction qui ne traduisent aucun ressenti conscient, ce n'est qu'une réponse comparable à celle d'une télé dont on change de chaîne en pressant la touche d'une télécommande. Bref on nie la possibilité et la présence de conscience dans le corps qui nous fait face.
Amusant non? En fait c'est plutot bête et méchant comme on dit communément, et ça devient beaucoup moins drôle quand on l'applique à soit même ou qu'on s'imagne que quelqu'un ait pu utiliser pareil stratagème contre nous. Quoi de mieux pour rassurer un ami qui s'était emporté contre nous et qui vient s'en excuser que de lui répondre: "mais ne t'en fais pas je ne t'en veux pas, pendant que tu étais en colère j'ai fait comme si tu n'etais qu'un tas viande qui remue quand je le secoue". Bien entendu tout ceci n'est que jeu d'esprit et fiction, et que ça ne saurait être généralisé sans remettre en cause toute forme d'existence (y compris la notre) mais si ça n'etait pas le cas ce ne serait pas du nihilisme, l'état psychologique qui a la particularité de finir par se nier lui même après avoir nié le tout le reste.
Ceci-dit n'a t-il pas des gens (parfois très instruits et diplômés) pour croire qu'on a inventé et qu'on continue de développer des médicaments sensés guérir la dépression ou la folie, "avales cette pillule et tu ne seras plus malheureux, avales celle-ci tu ne seras plus fou", ce raisonnement est-il si éloigné de l'exercice que j'ai proposé?